Aux origines de la construction : la défense du territoire

La Tour marque le développement de la ville de Sanary, autrefois rattachée à la ville d’Ollioules. Construite dans un but militaire à la fin du XIIIème siècle, elle abritait une petite garnison d’hommes et leurs armements afin de prévenir des éventuelles attaques maritimes et incursions sarrasines contre Toulon à partir du littoral. Selon Barthélémy Rotger, à cette époque, la Tour est entièrement entourée d’eau.

A partir de 1507, les habitants sont autorisés à s’installer au pied de la Tour. Entourée de maisons, dont certaines se sont agrandies jusqu’à ses pieds ; elle se retrouve alors rapidement enclavée dans les habitations, laissant tout juste un accès. 

Puis, à la demande du comte de Vintimille, seigneur de Saint-Nazaire en 1681, le fossé qui avait été réalisé, en 1436, autour de la Tour, sur ordre du roi René, est nettoyé et transformé en réserve au profit des habitants.

La Tour au fil des siècles

Peu à peu, l’édifice perd son rôle défensif, et à partir du XVIème siècle, devient une prison et un grenier pour les provisions, tout en restant armée de plusieurs canons.

Pendant plusieurs décennies, se dresse accolée à la Tour, un auditoire de justice utilisé par la sénéchaussée. Progressivement ce bâtiment est délaissé puis acheté au comte Charles Emmanuel de Vintimille en 1788 par un négociant, M. Guigou.

A cet emplacement, le nouveau propriétaire fonde une maison que l’artiste Louis Bonnot dit Lina Bill fait figurer en 1882 dans un tableau consacré au port de Sanary.

Le comte Paul Ducaillard qui acquiert la maison en 1898, l’agrandit en 1900 et fonde une pension de famille nommée le « Château de la Tour ». L’Hôtel de la Tour lui succède par la suite.

Un édifice restauré, une histoire mise en valeur par la Ville

Longtemps abandonnée, la Tour est restaurée par la Ville et ouverte au public en 1990. Un partenariat en 1994 est mis en place pour qu’elle abrite des collections d’archéologie sous-marine provenant de fouilles de la baie de Sanary à la rade du Brusc, mises en dépôt par la Direction Régionale d’Archéologie Sous-Marine et réalisées par Frédéric Dumas et l’association Jason Sub Archéo. Les collections se situant entre le Vème siècle avant J.C et Ier siècle et en provenance de la Grèce, de l’Afrique du Nord et de l’Italie témoignent de l’histoire de la Ville sous l’Antiquité.

A l’entrée du musée, vous pouvez voir directement sur votre droite la borne de séparation de la Ville installée en 1688. Elle promulgue l’indépendance de Saint-Nazaire du bourg d’Ollioules. Retrouvée sur une propriété privée, elle reste aujourd’hui le symbole et la fierté de la Ville.

Par convention héraldique, la tour y est figurée ronde surmontée d’une croisette et entourée de palmes rappelant le martyr de Saint Nazaire, saint patron de la ville.

Sur la borne, vous pouvez également observer les armoiries de la commune, ajoutées quelques années plus tard en 1697, accompagnées d’un court texte : « Porte d’azur à une tour d’argent sommée d’une croisette, de même, la tour maçonnée de sable, ajourée d’une porte et de deux lucarnes de même et côtoyée de deux palmes d’or, les tiges passées en sautoir ».

La Tour comme emblème de la Ville

La Tour, témoin remarquable de 7 siècles d’histoire, est un élément constitutif du blason de la Ville, depuis le 27 octobre 1698, où ce dernier est déposé par de Cuge de la Tourelle, trésorier de la commune.

Quant à la devise de Sanary, elle est votée bien plus tard, en 1949 lors d’une séance du conseil municipal, on choisit la citation latine suivante « Turris civitates custodia », littéralement « La tour protège la cité ».