Le Sanctuaire de la Miséricorde est l’un des plus anciens édifices religieux de Sanary. Autrefois lieu de réunion et d’élection du 1er maire de la Ville puis chapelle des Pénitents blancs, sièges d’associations révolutionnaires, de congrégations, le Sanctuaire de la Miséricorde est l’un des lieux emblématiques de l’histoire de la Ville.

Les pénitents blancs

Longtemps connu comme la chapelle des Pénitents Blancs, le Sanctuaire de la Miséricorde conserve le témoignage de la confrérie à laquelle elle se rattachait autrefois.

Les Pénitents formaient une association de laïcs, qui avaient choisi de vivre leur foi au travers de règles spécifiques. Leurs missions s’axaient essentiellement sur l’ensevelissement des morts, la prière, le chant et le suivi des processions.

Organisés par groupes d’hommes et de femmes leur engagement était réversible. Aujourd’hui, la cloche visible dans le hall de la mairie témoigne de leur investissement dans le maintien de l’édifice. Constatant sa fragilité au milieu du XVIIème siècle, les membres de la confrérie décidèrent de faire refondre la cloche et à cette occasion de faire représenter dessus deux Pénitents agenouillés face à une Croix. Bien que très présente dans la vie de la commune au XVIIIème siècle la confrérie est dissoute une première fois à de la période révolutionnaire. Le 9 août 1813, elle se reconstitue avant d‘être définitivement dissoute en 1867.

Une évolution architecturale sollicitée par les habitants

A partir de 1886, le Conseil de la Fabrique, par l’intermédiaire de la Mairie reçoit à deux reprises une sollicitation écrite des habitants de la rue Laget qui souhaitent détruire des arcs-boutants reliant le mur de la chapelle aux immeubles de l’autre côté de la rue. Sous prétexte qu’ils obstruent la lumière du jour, les habitants souhaitent que les arcs soient enlevés. Une demande à laquelle la Mairie et le Conseil de la Fabrique accèdent en 1889. Mis en place afin de contrebalancer la pente du terrain, deux d’entre eux sont encore visibles aujourd’hui rue Laget. Hormis la modification du clocher en 1985, l’ajout de la statuette de la Vierge au XIXème siècle, la façade extérieure a peu évolué peu. Elle est reconnaissable par son œil de bœuf qui surplombe la porte d’entrée. La chapelle possède une nef unique avec un chœur en demi hexagone, une voûte romane qu’un autel entouré de reliques habille.

Eclairée par sept fenêtres dans les murs latéraux, la chapelle est pourvue d’un plafond de voûte d’arêtes. La porte d’entrée principale fait face au chevet desservant un espace dans lequel plusieurs œuvres sont exposées.

Une chapelle devenue Sanctuaire

L’adoration permanente est mise en place à la chapelle des Pénitents blancs en octobre 2005. En 2016, à l’initiative du Père José Andrade qui souhaitait consacrer ce lieu à la Miséricorde, les reliques de Sainte-Faustine, Saint Jean-Paul II et un tableau de Jésus Miséricordieux sont installés dans le chœur prenant le nom de chapelle de la Miséricorde. En 2019, la chapelle est sanctuarisée.

Un retour aux origines, symbole d’authenticité

En octobre 2022, la Ville a entamé un vaste chantier de restauration. Ces travaux avaient plusieurs objectifs dont la réfection des enduits à la chaux sur les façades extérieures et les arcs boutants, la pose d’un plancher chauffant, le réaménagement du chœur et la création d’un espace de déambulation, l’installation d’un isoloir et de nouveaux éclairages, la reconstruction du clocher et la pose de vitraux. La maîtrise d’œuvre a été confié à Sophie Tramonti, architecte du patrimoine avec les conseils des bâtiments de France.

Découvertes lors des travaux

La rénovation est souvent l’occasion de découvertes inestimables. C’est ainsi que des ossements, enterrés sous le chœur, ont été inhumés et que des ouvertures (fenêtres et portes) datant du XVIIème ont été découvertes lors des travaux de piquage des anciens enduits de la façade nord. Deux portes avec seuils sont mises à jour et au-dessus de l’une d’entre elles, une date, conservée par la Ville, témoigne de l’ancienne sortie de la chapelle. Mais l’un de ces chiffres reste illisible : saurez-vous le déchiffrer ?